Le malheur n’arrive malheureusement pas qu’aux autres. Voilà un mantra que tout entrepreneur dans le feu de l’action devrait garder en tête en raison des risques qui peuvent menacer la pérennité des entreprises et par ricochet, leur gagne-pain.
Au cours de sa longue carrière dans le domaine de l’assurance d’entreprise, Nick Cinotti, directeur principal Prévention des sinistres pour le Québec chez Intact Assurance, en a vu de toutes les couleurs : incendies dévastateur, dégâts d’eau, bris d’équipements d’usine, cambriolages d’entrepôt… « Les entreprises ne sont à l’abri de rien, dit-il. Et un arrêt des activités, même momentané, peut vite entraîner de grandes difficultés financières, sinon la faillite. »
Selon Intact Assurance, plus des deux-tiers des entreprises qui ne possèdent pas de garantie de pertes d’exploitation ferment à la suite d’un sinistre majeur. Adopter une approche préventive peut donc sauver des milliers de dollars à votre entreprise.
LES RISQUES COURANTS DES ENTREPRISES
Bien que chaque entreprise soit unique, certaines menaces sont communes dans le milieu des affaires. Selon Nick Cinotti, les dommages par le feu et l’eau sont en tête de liste des risques les plus fréquents en entreprise. « Des inondations, des infiltrations d’eau dans un bâtiment ou une défaillance du système de plomberie peuvent causer de graves dégâts aux installations commerciales, aux équipements et aux produits. »
Le vol peut aussi affecter durement le fonctionnement et la viabilité d’une entreprise. Par exemple, une compagnie qui se fait voler des marchandises peut ne plus être en mesure de remplir ses obligations envers des clients, fournisseurs ou créanciers. C’est pourquoi le risque de pertes d’exploitation doit être bien protégé. Pareillement pour les bris d’équipements manufacturiers pouvant provoquer un arrêt de la production.
En outre, une entreprise doit absolument assurer ses bâtiments et ses véhicules, de même qu’avoir une protection visant la responsabilité civile pour éviter de devoir dédommager financièrement un client qui aurait subi un accident dans ses locaux. En complément, les polices couvrant la responsabilité civile des administrateurs et des dirigeants sont de plus en plus recherchées. « Cette assurance les protège contre les conséquences que peuvent avoir leurs décisions sur l’avenir de l’entreprise ou de l’organisme qu’ils gèrent », explique Nick Cinotti.
Par ailleurs, le nombre croissant d’entreprises qui importent ou qui exportent des produits doivent assurer cette ligne d’affaires au moyen d’une police particulière.
Enfin, se protéger contre le « cyber-risque », c’est-à-dire contre le piratage, le vol de données et les dommages financiers et réputationnels pouvant résulter de brèches informatiques, devient un incontournable, confirme Nick Cinotti.
DES ACTIVITÉS PLUS À RISQUE
Si chaque créneau d’affaires présente des risques différents, certains ont des particularités qui peuvent faire varier les protections nécessaires et la prime à débourser.
Par exemple, à cause de la présence d’équipements de cuisson, les restaurateurs sont plus vulnérables aux incendies. De leur côté, par la nature même de leur travail, les entrepreneurs en plomberie sont plus sujets à provoquer des dégâts d’eau. Une usine qui a des équipements conçus sur mesure est aussi plus à risque de subir des pertes financières à la suite d’un bris, car ces appareils sont irremplaçables à court terme. « La prime doit toujours refléter la prise de risque assumée par l’assureur », précise Nick Cinotti.
Entre une PME et une grande entreprise, c’est l’ampleur des risques à baliser qui fait en sorte qu’une police d’assurance sera plus coûteuse. Par exemple, un problème qui survient dans la chaîne d’approvisionnement d’une multinationale aura des répercussions financières plus importantes que pour une PME. « La prime est donc fixée en conséquence », confirme Nick Cinotti.
LA PRÉVENTION AVANT TOUT
« Les entrepreneurs sous-estiment trop souvent l’importance d’entretenir leurs bâtiments et leurs équipements, ce qui peut éviter bien des problèmes et des réclamations. » rappelle Nick Cinotti,
Par exemple, dit-il, comme la productivité d’une entreprise repose avant tout sur l’énergie, pouvoir compter sur un système électrique en ordre est essentiel. La mécanique des bâtiments commerciaux (chauffage, climatisation, etc.), les systèmes informatiques et les équipements manufacturiers devraient aussi faire l’objet d’entretien périodique par des professionnels.
Bref, pour s’éviter bien des tracas, il vaut toujours mieux prévenir que guérir.
Source: Les Affaires